Fini
999. Même si je ne regrette pas mon achat, et même si je sais que je reprendrai prochainement pour en voir plus, je suis quand même un peu déçu sur les bords. Ce jeu n'a pas été à la hauteur des attentes que j'avais placées en lui.
Disons-le carrément, au premier degré, il est limite craignos. L'intrigue tourne quand même autour de neuf personnages enfermés dans un paquebot qui va sombrer, ils doivent franchir des portes dans des conditions précises, et avec la sensation d'être en permanence les jouets du taré qui a tout mis en place. On s'attend à quelque chose de sombre, de tragique, le genre de truc où tu n'avances qu'avec la peur au ventre et la pression de tous les instants.
Or, tous les personnages ont d'une façon ou d'une autre foiré leur jet de charisme, ou au moins leur jet d'inspirer la confiance (sauf Clover, et encore). Aucun d'eux n'est crédible ni attachant et leur design jongle entre le WTF ?! (Santa et Lotus) et le "trop normal" (Ace et June) sans aucun juste milieu. Mention spéciale pour June, j'ai jamais vu une fille aussi flippante depuis Rena de Higurashi.
Le jeu comporte, outre sa vaste dimension visual novel, un point'n click à l'ancienne. Et celui-ci s'avère bien trop facile, surtout que toutes les énigmes sont fournies avec pléthores d'indices et aucune cachette n'est vraiment hardcore à détecter. J'ai eu beaucoup plus de mal sur les énigmes de
Silent Hill en normal, et la seule énigme qui m'a vraiment posé problème est la toute première, celle que tu fais quand tu es un peu sous pression.
Il est aussi trop (et mal) verbeux, et ça ne tient pas du tout à son format de visual novel ; merde il te reste neuf heures à vivre, tout le monde ne sera pas sauvé, tu as vu des trucs sanglants se passer, tu sais que tu es menacé, tu cherches un truc dans un congélo (je l'ai ! je l'ai ! je l'ai !) qui s'est refermé sur toi alors ne pars pas dans des putains de discussion à la mords-moi-le-noeud sur de la pseudoscience du pauvre et ne te lance pas dans des analyses calmes et rigolotes de tout ce qui t'entoure ! C'est pas le moment bordel !
En fait, passé le prologue, jamais aucune sensation de pression, de danger. Je m'attendais à une histoire sombre, dramatique, avec des choix cornéliens à chaque instant, et ben balpeau. On choisit les chemins non pas par choix personnel, que ce soit par un savant calcul personnel de la racine digitale ou d'une quelconque "apparence" des portes qui laisseraient penser "celle-là a l'air plus/moins dangereuse". On choisit complètement au pif, et on traverse des salles différentes par leurs énigmes et les discussions qui les ponctuent... uniquement pour suivre les mêmes moments-clés dans des zones communes. J'ai pas du tout le sentiment d'être enchaîné à l'intrigue, je me sens totalement maître de mon destin, youhou ! Limite on m'aurait fait une aventure "vous avez tous faim, trouvez la porte du resto" que j'aurais été ni plus ni moins emballé.
Ouais, en extérieur,
999 c'est le syndrome
Radiant Historia, le jeu qui te promet beaucoup mais qui n'en offre pas la moitié, surtout quand on te l'a au préalable survendu comme une histoire oppressante à souhait et comme une expérience unique en son genre. Cependant, le jeu mérite une note élevée, car tout ce que j'ai explicité jusque-là, c'est le pur premier degré.
999 a en effet un second degré de lecture qui rattrape le tout, sans problème et sans efforts. Je ne vous le livre pas pour ne pas spoiler, en plus si ça se trouve mon analyse est bidon, mais une fois que je m'y étais accroché, il n'y avait presque plus que ce second degré en question et l'aventure ne se voit plus du tout de la même façon. Un nouvel angle qui sait donner envie de se relancer la cartouche pour trouver les cinq autres fins différentes et explorer les salles encore inconnues.
Sans être donc le jeu que j'espérais,
999 n'est donc pas un véritable "ratage", juste un produit qui ne se délivre pas dès le départ. Sous les angles aigus et un aspect rebutant, la richesse est présente, il faut juste savoir la chercher.
... En plus, ce jeu fait même réagir les dictateurs ; cliquez sur
ce lien, fermez les yeux et essayez de reconnaître.
En tout cas, j'attends d'avoir vu quelques fins de plus pour savoir si je vais tenter sa suite Zero Escape, Zero Virtue.