Planquez les femmes et les enfants, le rageux approche pour faire part de son expérience perso.
Pour donner un ordre d'idée, j'ai commencé Persona avec le 3, j'ai continué sur le 4. Dans les deux cas, oui, je leur voyais des qualités, mais pas assez pour légitimer une passion brûlante (les fans de P3&4 sont généralement prêts à organiser un suicide collectif pour accélérer la sortie du 5, et je trouve ça injustifié vu les tares qu'ils se trimballent). J'ai voulu donner sa chance à P2, je n'ai clairement pas regretté ; quant au 1, que j'ai connu sur PSX et PSP, il fait partie de mon Top 20 Jeux Vidéo.
Gameplay : Persona 1 est proprement inégalable quand on le maîtrise bien. C'est le meilleur tour par tour que j'ai jamais vu. Mais il est pas accessible, incroyablement foutoir à l'accroche : j'ai bien mis dix heures avant de vraiment l'aimer.
Le 2 est nettement plus accessible et présente lui aussi pas mal de stratégie, même s'il est un peu moins complet.
Persona 3 et 4 sont un énorme et royal foutage de gueule : sous prétexte d'y avoir mis un sim-dating qui, je l'admets, défendent à merveille les thèmes jungiens et alimentent très bien une empathie joueur-jeu sans faute, on nous impose un modèle de RPG minimaliste au possible, avec un D-RPG du pauvre pour faire passer des lacunes proprement inexcusables (les alliés dirigés par l'IA, ça fait dix ans qu'on sait que c'est pas gérable, et perdre 30% des richesses du gameplay du 3 au 4 y a aucune justification possible). Ce serait pas dramatique si la licence était nouvelle, mais on parle d'une licence qui s'est illustré avec des gameplays au-delà de tout reproche dix ans plus tôt. Du coup, ça passe mal.
L'anime P4 est absolument génial : il raconte très bien, la réalisation est franchement bonne, il a des scènes badass, il corrigent plusieurs défauts du jeu. Tu peux ne pas le croire vu les notes qu'il se paie sur les sites comme SensCritique ou Animeka, mais je ne suis pas le seul à en dire du bien. Tous ceux à qui j'ai prêtés mes exemplaires (que des gens qui ne connaissaient pas du tout la série, ni celle des MegaTen au fait) n'ont pas tari d'éloges. Au pire, il ne couvre pas très bien tous les Social Links, les relations interpersos, mais je ne vois pas ça comme un défaut ; c'est plus une contrainte du format et du budget.
Scénario : ils se valent tous à leur façon. Persona 1 traite de l'individuation et de la pluralité du soi (animus, personnalité mana...), il est blindé de symboles cachés, mais l'écriture fait que le jeu met longtemps à se dévoiler. Faut vraiment attendre la fin pour tout bien comprendre.
Persona 2 est un complément qui part sur le groupe, l'inconscient collectif, la pression sociale et aussi un certain côté de "l'animus non-humain". Les premières heures peuvent donner envie de vomir tellement elles vont vite, mais quand on va assez loin et qu'on cherche un peu les dialogues avec les PNJ, il s'avère brillant.
Persona 3, à mes yeux, a le plus mauvais scénario de la franchise avec des thématiques pseudo-dark pour emo des années 2000 "c'est trop cool la mort". Persona 4 se défend bien mieux, avec un retour vers les thèses individualistes, des personnages globalement crédibles, mais l'écriture est déplorablement redondante : il se passe sans arrêt la même chose, on peut limite jouer en dormant. Dans les deux cas, le concept des Social Links (devenir amis avec divers PNJ) est censé compenser mais pour ma part, je trouve ça assez mal finalisé. L'équilibre RPG/sim-dating est vraiment pas génial.
Graphismes : Persona 1 est celui qui a le mieux vieilli. Persona 2 pique un peu les yeux avec ses gros pixels (et certains chara designs un peu abusifs). Quant à P3 et P4, le problème n'est pas tant qu'ils soient très moches (je le pense) mais que les SMT nous aient servis des prestations largement meilleures avec Lucifer's Call, Devil Summoner et Digital Devil Saga. Qu'un jeu de 2008 soit pas capable d'être aussi joli qu'un jeu de 2002 sous prétexte qu'il dure deux ou trois fois plus longtemps, je sais que ça peut sembler justifiable. Mais ça me reste en travers.
Musiques : Persona 1 sur PSX ou Innocent Sin sur PSP.
Longévité : Persona 1&2 se laissent suivre parce que l'intrigue est rythmée et les heures qu'ils demandent (cinquante minimum pour P1, quarante pour P2) s'enfilent sans les voir passer. Les quatre-vingt heures de P3 et P4, faut se les cogner tellement il se passe parfois strictement rien.
En espérant avoir répondu à ta question.