7 réponses à ce sujet

[Thibault de Mondidier]

Bonjour.
J'en ai marre, il faut que cela sorte. J'ai besoin de savoir, je doute, j'en ai assez.
Je viens vous solliciter pour savoir, savoir si j'aurai pu faire autrement.


J'ai fait des études d'histoire, je n'ai réussi qu'à décrocher mon DEUG d'histoire en 5 ans. Mais ces 5 ans étaient vraiment horribles.
J'ai décidé de faire mes études à Strasbourg alors que je vivais en Moselle. Pourquoi ? J'ai grandi en Alsace et j'aime cette région. Je voulais renouer avec mes racines. En 4e un professeur m'a fait aimer l'histoire. En 2005, je commence mes études, à 18 ans, je pars du domicile familiale et je me retrouve en cité U. Un premier choc. Mais très vite je m'isole, et la déprime arrive. Je rate ma première année d'histoire. Je retente en me reprenant en oubliant mes passions, jeux vidéos, mangas etc...je valide mon année.
Mais là, j'ai fait une bourde personnelle que j'ai payé au prix fort. Résultat en 2006 je dois aller voir un psy toutes les semaines. Et là, je crois que j'ai tout raté.

Mes parents gagnaient trop bien pour que j'ai une bourse, j'ai eu le droit à l'APL, qui était de 35 euros.
Donc, mes parents me donnaient 300 à 350 euros par mois. De cela j'enlevais 120 euros de loyer, chaque semaine je dépensais 36 euros pour un psy qui métait remboursé à 33 euros mais à chaque fois je devais gérer l'argent, 18 euros de fortait téléphone, 20 à 40 euros d'essence pour rentrer de temps en temps chez mes parents, et bien sur 35 euros de mangé par semaine.
Parfois je ne mangeais pas le midi, le repas du soir était comme une récompense de la journée. C'était dur, alors je bossais pour oublier comme je ne suis pas un par coeur pour les cours, je devais relire encore et encore les ouvrages de 8h à 18h, travailler à côté, était peu faisable.

Encore une fois, je valide ma seconde année en deux ans. On arrive en 2008. La solitude me pèse, je suis seul et je tente de me changer les idées avec l'association de ma cité U. Par internet je cherche l'âme soeur, et je l'ai trouvé...c'était un rayon de lumière pour moi après ces 3 années. Mais elle aussi avait ses problèmes, quitter le foyer familiale, tout ça, je me devais de l'aider. Et là je me suis dit, la femme se sa vie, c'est une fois que ça arrive. En 2009 nous nous sommes fiancés comme promesse immuable de rester ensemble.

Et 2009 était l'année de la délivrance. Plus besoin de suivre le psy, mais la vie ne me laissait pas tranquille. Grèves des universités, un semestre foutu en l'air, un cour par matière tout un semestre. Et mes parents me donnait moins, de l'ordre de 250 à 300 euros, car entre temps, on a trouvé un appart avec ma fiancé.

Pendant la grève, j'ai renoncé aux études car n'y croyant plus. Obtenir la licence et après ? Aucun emploi à la clé, des concours encore et toujours et dont la formation demandait une somme que je n'avais pas et que mes parents refusaient de payer,et je ne les blame pas ils m'ont soutenus comme ils ont pu. Et depuis je cherche un travail dans le tourisme, la culture, j'ai passé un concours de gardien de police municipale en Janvier

Maintenant, est ce que vous avez lu mon récit de ma vie peu glorieuse....ai-je eu raison de procéder ainsi...ai-je le droit de me révolter....j'aimerai vos avis si possible.

[BerGa]

Je dirai juste que t'en sort bien pour avoir un travail et une personne sur qui compter... En l'occurrence ta fiancer. La vie n'est pas facile il y a toujours pire que soit. Tu as galéré mais au finale tu t'en sort bien, tu peux être fier de toi.

Si tu veux en parlé plus sérieusement, demande moi mon msn par mp.

[prince2phore]

Thibault de Mondidier, le 17 February 2010 à 10:24, dit :

Bonjour.
J'en ai marre, il faut que cela sorte. J'ai besoin de savoir, je doute, j'en ai assez.
Je viens vous solliciter pour savoir, savoir si j'aurai pu faire autrement.

C'est marrant je pensais justement à créer un lien en demandant au gens s'ils avaient des problèmes qu'ils ne se sont pas créés eux-même. En fait pour ma part je n'ai pas vraiment de problèmes et j'arrive toujours à les retourner en opportunité, enfin jusqu'à présent ça c'est passé comme ça.

On peut toujours faire autrement, mais ce qui est fait est fait, à mon avis tu devrais plutôt regarder ton parcours pour en tirer des leçons sur toi et ta façon de vivre afin de mieux t'orienter à l'avenir, inutile d'avoir des regrets ou de broyer du noir.

Déjà tu as des parents qui sont là et qui t'aide, c'est une force et une chance que tout le monde n'a pas, ça doit te servir pour être sûr de toi, savoir que tu ne sera jamais à la rue.

Je ne suis pas psy et je n'ai pas envie de te blesser sans le faire exprès alors je vais rester très vague et positif mais deux mots quand même puisque tu le demandes.

Qu'est-ce qui te fait vibrer dans la vie ? c'est très difficile mais si tu ne tente pas au moins une fois de faire un métier passion, tu le regrettera par la suite. L'histoire c'est cool mais à part pour faire prof les débouchés me paraissent limités, il doit bien y avoir d'autres choses qui t'intéressent ?

Si tu as l'impression d'être au fond du trou, profites-en pour tenter en priorité les choses les plus folles, je veux dire les rêves que tu as, pour la survie et l'alimentaire tu pourra toujours y venir après. Le truc sympa c'est que quand on est dans le creux de la vague, on ne peut que remonter (ou y rester un petit moment, mais en essayant donc plein de choses sans trop de risques de tomber plus bas

Donc voilà, positive attitude comme disait JP bon je sais c'est la loose pour la référence mais l'état d'esprit est super important, tu remarquera ou as déjà peut-être aussi remarqué que si les merdes qui t'arrivent influent sur ton moral, ça marche dans les deux sens. J'entends par là que si tu te force à faire des choses qui te plaisent, ton moral reviendra aussi vite, il faut chercher à sortir d'un cercle vicieux pour rentrer dans un cercle vertueux.

Plus facile à dire qu'à faire tout ça, si tu as des potes ou de la famille pour t'aider ou te supporter dans les moments difficile, profites-en.

Et pour finir en répondant directement à ta question première, il m'apparait que tu as vraiment fait un mauvais choix d'orientation, à la lecture de ton histoire, tu n'étais peut-être pas prêt à travailler à la fac, c'est assez spécial la fac quand même et ça ne correspond pas à toutes les personnalités.

As-tu pensé à partir à l'étranger ? c'est toujours une expérience très enrichissante et l'herbe est toujours plus verte chez le voisin.

Quoiqu'il en soit, bon courage pour la suite et tiens bon, je ne te connais pas plus que ça mais ta démarche montre que tu veux t'en sortir, et quand on veut...

PS : tu dis voir un psy, c'est un psychiatre/psychologue ou un psychanalyste ? par que la psychanalyse, bof bof...

[Riskbreaker]

Excellent prince2phore ! Tu penses tout à fait comme moi ! (sauf que toi, t'as pris la peine de l'écrire calmement sur papier, alors que si c'était moi qui l'avait fait, j'aurais surement été beaucoup plus tranchant, je t'en remercie).

Ouep donc, moi déjà, le seul truc que je conseille vraiment, c'est d'arrêter de tomber dans les clichés à l'eau de rose que l'on voit dans chaque film/série/bouquin tout ça... Quand on est dans ton cas, on a souvent qu'une vision très obtue de ce qu'il nous arrive. Et il est difficile d'y voir du positif.

Seulement pour peu que l'on prenne un peu de recul, dans 99% des cas, tu peux tout retourner pour en tirer des bénéfices.

Bon exemple con : moi.
J'ai fait 3 ans de fac, et vu que la première année,c'était bamboula et fiesta tous les soirs, ben je l'ai raté, forcément. Jme suis retrouvé quasi tout seul, petite déprime pépère. Et puis non, j'ai décidé à ce moment là que j'irai à fond dans mes passions : le design. A côté des cours inutiles auxquels je n'allais plus, ben je m'amusais à un paquet de trucs sur mon ordi. Et hophop, aujourd'hui, mes années de fac, même si elle ne valent rien, je m'en sers maintenant comme argument de vente "Jai fait 2 ans de fac maths/programmation ce qui me permet de produire un site web complet en plus de ma formation de webdesigner, et d'en assurer la maintenance" [dans le cas d'une vente de site web par exemple, je ne fais pas que ça...].  Et hop, ça marque le client, petit atout de plus.

Ce qui est compliqué, c'est de trouver ce que l'on aime vraiment et surtout d'avoir les couilles d'essayer, au risque de se casser la gueule après. Arrêter de s'apitoyer sur soi-même, se faire mal en se forçant à penser différemment, à se forger une hargne de vainqueur, et GO !
Au même titre que l'amour, c'est dur. On tombe souvent de haut, et tant mieux. On est toujours mieux pensant et on possède toujours bien plus de recul sur les choses par la suite. Et au final, se casser la gueule comme tu penses l'avoir fait, ben c'est une bonne chose.  

Bref, voilou, rebondis sur ce qu'il t'arrive et tires-en des bénéfices, c'est le meilleur truc à faire, il y a toujours du positif dans tout ca. (et sur papier, t'es loin d'être si malheureux que ça. Du moins, t'es les moyens de ne pas l'être   ).

[Thibault de Mondidier]

Le hic, c'est que j'ai aimé l'Histoire. J'aimais transmettre mes connaissaces aux autres, confronter nos point de vue. Je recherche d'ailleurs toujours un métier dans cette optique.
Ma véritable passion : C'est la généalogie. Je peux passer des heures aux archives pour retrouver mes ancêtres. Parfois j'en oubliais de manger tellement c'était passionnant. Seulement vivre de cela n'est guère possible. Maintenant avec l'ouverture des archives sur Internet, n'importe qui peut faire les recherches.

Et l'histoire colle bien avec cela. Maintenant et je le déplore, l'Histoire n'intéresse que peu de gens. La culture, le savoir, les gens n'en veulent pas. Les gens veulent de la pseudo histoire. Il n'y a qu'à voir le succès de Da Vinci Code, les gens sont prêt à croire n'importe quoi. Et les métiers du tourisme, ils cherchent la perle rare : un jeune, qui a des connaissances pointues, qui sait parler trois langues et surtout qui accepte un salaire compris entre 700 et 1000 euros max le mois.

Donc, je me suis fait une raison. Je n'arrive pas à m'intégrer à ce monde. Je vis grâce à mes parents que je remercie de tant de générosité. Ils pourraient aussi bien m'envoyer balader. je vis avec 250 euros, et sur cela, je mets de côté 50 à 100 euros grâce à ma fiancé qui travail,  pour acheter un lit noble, une voiture etc...J'ai appris à me débrouiller avec 3x rien. Mais je ne m'en plains pas. Je constate juste que ma soif de connaissance n'est pas adapté. Oui je pourrai devenir professeur chercheur à l'université, là je trouverai mon bonheur. Mais ce rêve est inaccessible en l'état actuel des choses pour la simple raison que : je n'ai pas assez d'argent.

L'université est un monde cher et les professeur là bas roulent sur l'or. Mon professeur d'histoire moderne venait à Strasbourg donner ses cours 6 fois par semaine alors qu'il vivait à Paris. Et il m'a dit avant de partir : "Pourquoi vous n'accepteriez pas un emploi précaire ?" Et là, j'ai vu rouge en mon âme et j'ai pense en me taisant : "Voilà notre avenir à nous les jeunes, la précarité. Des ambitions, des rêves, des projets grandiose : Zéro". Et quand je dis que j'ai échoué la seule chose qu'on a me dire c'est :

T'avait qu'à travailler plus.

[prince2phore]

Faut pas se leurrer, on peut avoir de la chance, certain peuvent avoir des parents pétés de thune, mais pour le commun des mortels ça a toujours été ça ce sera toujours "aide toi et le ciel t'aidera".
Il me semble un peu que parmi les jeunes, du moins le discours ambiant que j'entends, il y a cette revendication qu'ils ont droit à un travail cool et bien payé et assuré à la sortie de leurs études. Alors je veux bien que le droit au travail soit dans le préambule de la constitution mais soyons honnête.
Si tu veux un bon job bien payé, faut prendre des risques et te donner à fond, c'est pas juste, des fois ça zut, mais y a pas d'autre solution.

Tu devais bien te douter en te lançant dans des études d'histoire qu'on viendrait pas se battre pour te proposer un super taf à l'obtention de ton diplôme ?
Et oui la fac ça sélectionne quand même, donc faut bosser et c'est dur.

Enfin tout ça t'apprend la réalité au prix fort (quoique) mais je suis sûr que tu saura en profiter pour avancer.

bon courage !

[MeDioN]

Bien parlé prince.
Je pense aussi qu'il faut vraiment bien réfléchir son orientation, trop de gens semblent découvrir après que leur voie est bouchée ou qu'un diplôme ne mène à rien, alors qu'on peut se renseigner très facilement.

Je pense aussi que l'université n'est pas ci chère, contrairement à ce que tu dis. Tu paies juste les frais de scolarité (pas élevés, et il y a des bourses), là où les écoles privées coutent très cher. Sans parler des autres pays...

En tout cas, j'espère que tu iras bientôt mieux Thibault, il y aura forcément des jours meilleurs.

Modifié par MeDioN, 19 February 2010 à 16:07.

[Thibault de Mondidier]

J'ai toujours su dès le départ que je me dirigeais vers un secteur dur.
Toutefois je croyais les paroles d'un prof à tort :
"Allez y, faites des études, vous tomberez dans le papy boom, y aura du boulot !"

Mes fesses !

Je n'ai jamais couru après l'argent. Si j'allais en histoire, ce n'était certainement pas pour le salaire, mais j'avais soif de connaissance. Malheureusement, malgré tout, je n'ai pas réussi faute de moyens.
Car, la biblio, ou on était 150 à se tasser pour une place ? Non.
Les ouvrages ? Tous pris. Les payer ? Trop chers.
Je rageais de devoir passer mes aprem à la photocop en prenant les derniers ouvrages.

Bourses, j'avais pas le droit, CAF, à se taper sur le ventre. J'étais entre deux chaises. J'ai appris la vie par la grande porte et sans parachute. Alors ça fait de l'expérience, mais surtout, on regarde le monde très différement. Beaucoup de choses deviennent futiles car pas indispensables, j'en suis encore blasé.

Mais oui je vais m'y accrocher, et je vous remercie de vos conseils.