Un TPS/RPG que j'ai bien apprécié dans l'ensemble même si je n'ai pas été transcendé comme je le fus avec Parasite Eve 1 & 2 (et tout particulièrement par rapport à ce dernier qui est de loin mon favori de la série).
Déjà le scénario change radicalement...
- Manhattan - New York - 24 décembre 2012. Un séisme a soudainement lieu et des racines sortent du sol en détruisant tout ce qu'elles touchent et créeant ainsi un arbre gigantesque s'élevant au milieu de la ville. On lui a donné le nom de Babel. Des monstres difformes appelés "Twisted" apparaissent et massacrent tous les innocents qui se trouvent sur leur passage. Capables de voyager dans le temps par le biais de brèches temporelles, elles voyagent dans le passé afin de poursuivre leurs oeuvres.
Comme mesure de prévention, le gouvernement crée une unité d'investigation en dernier recours, le "CTI" (Counter Twisted Investigation). Cette organisation "Anti-Twisted" met au point l'"Overdive", destiné à voyager dans le passé pour endiguer la menace que réprésentent les Twisted. Un an après, dans le présent, une seule femme possède un ADN compatible à 100% avec l'Overdive afin de remonter dans le temps et changer le cours de l'histoire, il s'agit d'"Aya Brea", dotée de pouvoirs surnaturels. Bien qu'aujourd'hui, elle semble être amnésique pour d'obscures raisons, elle représente le dernier espoir de l'humanité...
- Cette nouvelle aventure d'Aya opte pour une nouvelle approche de gameplay, le TPS, tandis que l'aspect Survival Horror passe carrément aux oubliettes, mais toujours en gardant le coté RPG tout en étant, bien particulier cette fois. Je n'ai pas été tellement surpris par cette évolution radicale qu'a subi la saga "Parasite Eve". C'est monnaie courant chez Square Enix ces temps-ci. Qui plus est, "The 3rd Birthday" n'est ni plus ni moins qu'un "Spin off" se déroulant une dizaine d'années plus tard après les évènements du second opus PE. L'histoire n'a plus rien à voir avec les précédents volets de la saga, Aya me semble bien plus fragile et désorientée mentalement (je la préférais avant quand elle avait du caractère et qu'elle était plus sûre d'elle mais bon, c'est aussi en fonction de l'histoire vu qu'elle souffre d'amnésie), de nombreux personnages inédits font leur apparition ici, bien que certains n'ont pas vraiment attiré mon attention du fait qu'ils n'intéragissent pas beaucoup avec le déroulement de l'intrigue qui s'annonce certes complexe et bien recherchée, mais manquant parfois de repères et de cohérence pour en assimiler les mécaniques du premier coup. Et pour enfoncer le clou, le titre est totalement en anglais. Personnellement, ce n'est pas le premier jeu que j'ai fait en anglais car je comprends quand même pas mal cette langue même si je ne la maîtrise pas entièrement. Lorsque j'ai terminé le jeu une première fois, j'avais été un petit peu déçu. J'avais suivi à peu près l'histoire dans son ensemble avec l'atmosphère qui y planait, mais je ne sais pas... Je suis peut-être resté un peu sur ma faim dans le même temps. Parce qu'au final, je me posais encore quelques questions sur certaines parcelles floues de l'histoire en raison des incessants voyages d'Aya entre le présent et le passé et vice-versa grâce à l'Ovedive. Cela fait partie de sa mission car c'est dû au contexte du jeu. Combattre les Twisted qui ont ravagé Manhattan dans le passé pour améliorer le présent mais le fait est qu'à force de faire des allers-retours dans le temps en rencontrant des personnages dans les flash-backs d'Aya, on peut facilement perdre le fil des évènements à certains moments de l'histoire. Ce qui fut mon cas. Mais toutes les questions qui pesaient sur mon esprit ont finalement trouvé leurs réponses vers la seconde partie du jeu grossomodo. Et vers la fin, le jeu apporte encore plus de lumière sur les nombreuses zones d'ombre du départ. En tout cas, en voulant exploiter davantage le gameplay de The 3rd Birthday, au bout de ma seconde partie et en étudiant attentivemment la base de données du CTI (mais sans forcément consulter tout les dossiers), j'ai finalement compris l'histoire sans problème, ses personnages, ses tenants et ses aboutissants.
Le scénario n'est pas mal mais il manque de rythme soutenu dans sa construction que je trouve un peu bancale par moment.
- Sinon la jouabilité change du tout au tout, on a à faire à un jeu de tir à la 3ème personne assez fun et addictif. J'ai beaucoup apprécié le principe de l'Overdive, consistant à investir le corps d'un personnage pour échanger les positions sur le terrain, se régénérer avec sa vie, et s'approprier son arme. Ce concept est vraiment le bienvenu et apporte une nouvelle dimension tactique au gameplay qui, au premier abord, semble répétitif et nerveux mais l'idée permet de sortir de la routine du jeu d''action classique. Donc, je ne trouve pas vraiment le jeu très bourrin. Il y a aussi une part de stratégie, comme par exemple de prendre un ennemi à revers ou sur un flanc et l'attaquer par surprise en se téléportant dans la position d'un personnage à proximité du monstre. Ce qui peut nous conférer un certain avantage tactique. Cette technique d'Overdive permet en outre de se sortir de situations très délicates. Du reste, l'Overdive lancé sur un ennemi a pour effet d'infliger des dégâts massifs ("Overdive Kill") en faisant imploser l'ennemi et en l'achevant par la même occasion s'il est faible. Pour cela, il faut exécuter un feu nourri sur votre cible afin de l'étourdir et lui retirer une bonne partie de sa santé (dégâts proportionnels à votre niveau). Les soldats peuvent aussi vous aider à augmenter la puissance de feu afin qu'Aya soit à même de lancer un Overdive Kill plus rapidement. Il suffit de maintenir la gachette gauche (viser) enfoncée jusqu'à ce que la barre de verrouillage se remplisse. Cela fait, on appuie sur la gachette droite (tirer) pour ordonner aux soldats environnants de tirer sur votre cible pendant un cout délai et ainsi, de balancer toute la sauce. C'est ce que l'on appelle un "Crossfire". Après, le jeu se laisse jouer dans des zones linéaires comme dans tout TPS qui se respecte, mais pour ma part, il reste bien prenant et jouissif. À la fin d'une mission, un classement évalue vos performances sur le terrain avec une note. Se faisant, on gagne des bonus d'EXP (Expérience) et BP (Bounty Points) suivant nos statistiques. Grâce aux BP, on peut acheter des armes à feu et les upgrader. Les pièces disponibles dépendent du niveau de chaque arme. De nouvelles armes et pièces d'accessoire se débloquent au fur et à mesure de l'avancée du jeu. Un système de customisation certes pas très original mais sympathique. Toutefois, là où la particularité du soft se fait sentir, c'est dans le "DNA System". En gros il s'agit d'un panneau d'ADN où les DNA Chips gagnés dans les missions apparaissent dans le menu de gauche. Il suffit de les transférer dans la grille de droite pour créer des "Over Energy" (OE) produisant différents effets de compétences automatiques qui agissent suivant certaines actions et conditions dans les combats. L'idée part d'une bonne initiative mais les combinaisons d'OE sur les grilles génèrent presque tout le temps des résultats de nouvelles OE aléatoires...
Quand elles n'augmentent pas leurs niveaux entre elles pour les rendre plus efficaces. Mais en procédant à plusieurs essais, on arrive à obtenir divers résultats et à comprendre un peu l'astuce. Sinon le jeu se boucle facilement en une dizaine d'heures plus ou moins (j'ai mis 14 heures dans ma première partie mais une durée de vie moyenne est, je pense, de 9 à 10 heures à peu près).
La difficulté est assez grande, il n'est pas rare de s'y reprendre à plusieures fois et ce, malgré les actions d'Aya comme les roulades, se mettre à couvert derrière des barricades, ou se téléporter avec des Overdive. Les bonus sont classiques et pas vraiment innovants mais nombreux et pour les acquérir, il faut passer beaucoup de temps à faire du New Game +.
Autre spécificité, plus Aya reçoit de dommages et plus ses vêtements se déchirent, mais pas au point de la voire toute nue (enfin presque...). Voilà donc un aspect qui joue essentiellement sur le fan-service. J'ai trouvé cela un peu useless...
- Concernant la bande-son, elle est assez stylée avec l'univers du jeu mais certaines pistes d'ambiance sont un tantinet répétitives et discrètes. Dans une bonne partie des musiques, on retrouve des morceaux repris de Parasite Eve 1 & 2 mais arrangés pour mieux adhérer à l'action effrenée du soft. C'est Yoko Shimomura qui a composé l'OST aux cotés de Mitsuto Suzuki et Tsuyoshi Sekito. Néanmoins, le style musical se rapproche un peu plus, à mon sens, du premier Parasite Eve. Sans être innovante, la bande-son est plutôt bonne et garde encore cette petite touche de Survival Horror qui accompagne bien le prélude à une bataille imminente. Les musiques d'events sont les meilleures, particulièrement grandioses et marquantes vers la fin, je m'en souviens encore très bien. Les thèmes de combat quant à eux, sont très énergiques (peut-être parfois un peu trop) et ont aussi tendance à nous stresser un peu dans le feu de l'action mais en même temps, ce sentiment procure tellement d'adrénaline (surtout face aux boss Twisted) que l'on en redemande encore. J'ai bien aimé l'OST mais je n'ai pas plus été marqué que dans le second opus par exemple.
- Et enfin graphiquement, The 3rd Birthday se veut très riche et extrêment bien réalisé pour du support PSP. C'est sans doute le jeu le plus sublime au niveau visuel sur la console portable de Sony. Le moteur graphique est le même que dans Crisis Core: Final Fantasy VII, Kingdom Hearts: Birth by Sleep, ou encore Dissidia 012 Duodecim, mais avec un rendu optimisé, poussant la console dans ses limites.
Square Enix a mis le paquet, comme il est souvent coutume d'ailleurs, mais là c'est vraiment une prouesse technique. D'autant plus que l'animation reste bien fluide, sans temps mort, ni le moindre bug. Les traits des personnages sont très bien représentés et ces derniers semblent assez réels. De ce coté là, c'est très abouti (Tetsuya Nomura oblige) et je suis encore impressionné en repensant à la qualité des graphismes. Même les ennemis sont très détaillés et bien soignés. Et que dire des décors, avec de très belles textures et des couleurs très expressives.
- J'aime bien les idées apportées au gameplay, le design des personnages, l'ambiance apocalyptique, les musiques aussi et bien entendu, la beauté des personnages, des cut-scenes et des graphismes. L'idée du DNA System est cool aussi et promet quelques heures en plus pour se creuser la tête avec les fusions d'OE malgré sa part de hasard.
- Je regrette en revanche que le scénario soit un peu confus avec quelques personnages passifs, la difficulté qui se montre sévère bien souvent, l'impossibilité de viser un ennemi derrière soi même quand il est proche, et la répétitivité des parties extra pour débloquer des Cheat code, costumes, et autres bonus. Le fait que le jeu soit en anglais est aussi un peu embêtant pour moi.
Mais en dépit de son changement de genre (le TPS/RPG ici), je trouve le jeu très divertissant procurant une bonne dose d'adrénaline et fun mais il ne me marquera pas comme les anciens opus PE de la PSX.
- À prendre si vous aimez le TPS mélangé à quelques éléments tactiques de RPG.