
J'avais attendu beaucoup du 1, pour une impression finale un peu mitigée. Et pour le deuxième volet, ce constat ne se répète pas, c'est un jeu très complet, avec un final vraiment intéressant.
La forme a peut-être un peu vieilli par aspects, mais le fond du titre reste intact. Une belle histoire de guerre, de convictions, de coups bas, une vraie sensation de changement, de montée en puissance des deux côtés. C'est peut-être ce qui manquait au premier opus, l'empire n'évoluait jamais de façon aussi claire et parallèle que le fait Highland. Le début du jeu fait un peu "fuite en avant", mais après quelques heures, on entre peu à peu en campagne et les visions des choses changent, subtilement. Avant de s'en rendre compte, on ne cherche plus à survivre mais à lutter ardemment. Le charisme de Luca Blight et le cynisme de Shu rendent les hostilités terriblement prenantes, et la richesse de Jowy Atreides parachève sur les dernières heures tellement il s'avère différent de ce qu'on imaginait.
Et puis, le jeu ne se résume pas aux combats ; entre le scénario pastiche du restaurant qui m'a parfois fait sourire devant son WTF?! affirmé, les mini-jeux, le trading et la quête des 108 étoiles, y a de quoi faire. J'en ai eu 106, au final, mais je reconnais humblement avoir triché deux ou trois fois. Certains personnages largement secondaires comme Nina, Sierra, Richmond ou même Pesmerga m'ont davantage intéressé que des centraux comme Kiba ou Victor.
En jeu pour le jeu, il est plus difficile que le 1, en particulier contre les boss. Outre l'endurance contre les monstres classiques, il faut savoir jouer des Unite Attacks, et surtout faire très attention à ne jamais utiliser les runes sans raison. Contre les boss, y a qu'une seule tactique qui marche : la frappe chirurgicale. Pour tenir face à leur puissance, souvent élevée, il faut vraiment pouvoir cogner bien, bien fort. C'est de l'alternance "attaque-potion/guérison" pure et dure, mais avec des animations méchamment spectaculaires. Parmi les personnages que j'aimais le plus en combat, il y avait Wakaba, Amada + Rikimaru, Koyu + Gijimu + Lo Wen et aussi Kinnison + Shiro qui m'ont très souvent accompagnés en début de partie.
J'aurais volontiers utilisé davantage Pesmerga s'il n'avait pas été au niveau 99, et s'il avait eu une Unite Attack. Ou disons plutôt que s'il en a une, je ne l'ai pas trouvée. (et oui je sais que c'est l'un des persos les plus optionnels qui soient, mais ranafout il me plaît)
J'aurais bien deux ou trois reproches à faire, en particulier que le héros est une gueule de raie en puissance, maniant l'une des armes les plus absurdes que j'ai pu voir dans un RPG (et j'assume totalement ce ressenti) là où le premier volet avait un Silent Hero très convaincant. Je n'ai pas non plus spécialement aimé la rez absurde d'un certain boss du 1. Mince on s'est pris le chou à chercher comment l'expédier ad patres pendant des heures, c'est pas pour qu'il revienne comme une fleur dès le début ! Heureusement qu'il compense avec un thème de boss qui justifie à lui seul son retour.
Je garde aussi un souvenir très négatif des batailles soi-disant "tactiques". Avant, c'était du shifumi, bon, passe encore ; là, ça devient carrément du pile ou face et ça m'a profondément exaspéré plus d'une fois (mais tu vas crever, Yuber ?!). J'aurais aussi voulu voir davantage de duels.
Bref, même si son âge le dessert par moments, le jeu a gardé ses atouts, il est émouvant, mature, riche, et c'est vraiment regrettable que Konami ne l'ait pas mis sur le PSN européen. Je lui réserve donc la note finale de 17,5/20.